[CDM 2014] Quand Blatter se lâche... (Solidar)

[Vinssa"]

Quand Blatter se lâche...

L'ONG suisse Solidar fait danser le président de la FIFA dans un clip parodique. Objectif : dénoncer l'impact social de la Coupe du monde 2014 au Brésil.

Une franche réussite. Depuis lundi, la toile se régale de la choré de Sepp Blatter sur le tube planétaire du Brésilien Michel Telo, la coqueluche des stars du ballon. On y voit même le patron du football mondial faire le grand écart... Une parodie servie par le talent d'un danseur professionnel de 23 ans, étonnant sosie (après maquillage !) de son illustre modèle. Le clip "Blatter se lâche" crée déjà le buzz avec plus de 150 000 pages vues. C'était bien le but de Solidar, ONG suisse basée à Zurich, à quelques rues du bureau du Valaisan. Dans une pétition associée, elle interpelle la FIFA et son président sur les conséquences sociales du Mondial sur la population brésilienne.

«En matière de droits humains, la FIFA se comporte au Brésil comme un arbitre qui aurait perdu son sifflet, alors qu'elle a les moyens de peser sur l'exploitation sur les chantiers ou les 150 000 expulsions prévues, expose depuis Lausanne le porte-parole francophone de Solidar, Alexandre Mariéthoz. Elle pourrait par exemple veiller au respect du droit du travail sur les chantiers et ce faisant améliorer son image et celle du football qui en ont bien besoin.» Solidar déplore aussi que la FIFA ne paie pas d'impôts sur ses bénéfices dans les pays hôtes, comme en Afrique du Sud en 2010. Dans son clip, les paroles de Telo deviennent ainsi : «Billets, billets. Ici tu nous paies. Ai, nous devenons riches.»

FIFA : «Un persiflage»

«Pour être exemptée d'impôts au Brésil, la FIFA argumente qu'elle est déjà imposée en Suisse, poursuit M Mariéthoz. Mais comme elle jouit du statut d'organisme d'utilité publique, elle n'y a payé que 2,7 millions d'euros entre 2007 et 2010, alors qu'elle aurait dû s'acquitter de quelque 150 millions en tant qu'entreprise commerciale, ce qu'elle est en réalité.» La charge laisse de marbre la FIFA. Interrogé par mail par L'Equipe.fr, son département communication nous a adressé une réaction aigre-douce : «Vous comprenez bien que nous ne pouvons répondre de manière sérieuse à un persiflage. D'ailleurs, le grand écart - de classe internationale ! - à la fin du clip suscite vraiment l'admiration.» La FIFA promet toutefois de revenir «en temps voulu» devant les médias sur les «sujets liés directement ou indirectement à la Coupe du monde».

L'Equipe